Noriap et Soufflet font le pari des protéagineux
Soufflet d’un côté avec la féverole, Noriap de l’autre avec plusieurs espèces, le négociant et la coopérative ont présenté leurs projets en faveur des plantes riches en protéines, au cours d’une demi-journée organisée le 28 septembre par Agro-Transfert autour de cette thématique.
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« Nous avons relancé des espèces comme le pois chiche et la lentille et nous nous intéressons, via le programme de recherche Fév’Innov, à la féverole, car la consommation de protéines d’origine végétale augmente et la féverole est une culture qui peut être intéressante pour les agriculteurs », explique Amaury Demeestere, responsable commercial chez Soufflet alimentaire, qui dispose d’un outil de transformation industriel à Valenciennes dans le Nord.
Il intervenait lors de la demi-journée organisée par Agro-Transfert sur le thème « Les cultures protéines, des filières d’avenir pour la région Hauts-de-France », le 28 septembre, dans les locaux d’UniLaSalle Beauvais.
La carte de la transformation
Comme la bruche a été responsable du fort recul des ventes de féveroles à l’export en alimentation humaine ces dernières années, Amaury Demeestere estime que la présence de grains bruchés pose moins de problèmes si les féveroles sont transformées. « Nous consommons de toute façon de moins en moins de graines dans notre alimentation, au profit des aliments transformés. Il faut apporter aux consommateurs de la praticité, c’est pourquoi nous tablons sur la transformation de la féverole en farine. »
Soufflet vient pour cela d’investir 5 M€ dans un équipement de turbo-séparation qui permet d’obtenir des farines de féveroles enrichies en protéines et des farines riches en amidon.
Quatre espèces sous contrat
Noriap s’intéresse aussi depuis de nombreuses années aux protéagineux et propose à ses adhérents des productions sous contrats en pois jaunes et verts, lupins, féveroles et lentilles, à la fois pour l’alimentation humaine et animale.
« Nos clients sont à la recherche de protéines végétales parfaitement tracées et sans gluten, souligne Matthieu Beyaert, responsable céréales à la coopérative des Hauts-de-France et de Seine-Maritime. À la coopérative, nous portons ces filières car la demande des consommateurs en protéines végétales produites localement est de plus en plus forte, aussi bien en alimentation humaine qu’en alimentation animale. Mais la rentabilité pour les agriculteurs n’est pas suffisante. Nous avons calculé que la marge brute pour le pois protéagineux, par exemple, prime contrat comprise, s’élève à 693 €/ha, lorsque celle du blé est de 1 000 €/ha et celle du colza, 903 €/ha. Sans compter que pour le pois, il existe une forte variabilité selon les parcelles et les années. »
Résultat, les agriculteurs ont du mal à s’intéresser à ces cultures. Chez Noriap, par exemple, la collecte de protéagineux atteignait 200 000 t dans les années 1990, et ne représente plus aujourd’hui que 20 000 t. Ce qui fait dire à Matthieu Beyaert : « La filière protéagineuse veut-elle se donner les moyens de ses ambitions ? »
Blandine CailliezPour accéder à l'ensembles nos offres :